Numéro 8 / (Dé)construction

Au cœur de toute recherche, il y a ce double mouvement : la construction et la déconstruction. Construire des problématiques, des cadres théoriques, méthodologiques, des assemblages originaux. Déconstruire les idées reçues, les normes sociales oppressives, ou même nos propres certitudes. Ce mouvement dynamique, créatif et critique constitue l’essence même du travail intellectuel. C’est ce que nous avons voulu explorer dans ce huitième numéro de Cahier d’école, consacré au thème de la (dé)construction.

Ce thème, qui résonne avec l’ambition de transformer nos sociétés et de mieux comprendre les réalités qui les façonnent, nous ramène aussi à une réalité bien concrète : la complexité croissante de mener des projets collectifs dans des systèmes patriarcaux, coloniaux et capitalistes qui forcent une surproductivité et encouragent l’épuisement. Aujourd’hui, les impératifs académiques, professionnels et personnels pèsent de plus en plus lourd sur les épaules des jeunes chercheur·euse·s. Et pourtant, il faut reconnaître que ce poids partagé est aussi un moteur de (dé)construction, celui qui nous permet de collaborer et combattre ces impératifs systémiques.

Faire vivre une revue étudiante et bénévole se présente comme un énorme défi. Trouver de la motivation, de l’énergie et du temps nous pousse sans cesse à inventer, à reconstruire nos façons de faire. Mais ce qui nous pousse à continuer, c’est cette conviction partagée : les espaces comme celui-ci, où les idées se croisent, où les perspectives s’affrontent et se complètent, sont nécessaires.
Ce numéro est le fruit de cette tension, mais aussi de trajectoires connexes. Il reflète à la fois nos efforts et nos limites, mais surtout notre désir de proposer un lieu où la réflexion sur la construction et la déconstruction ne soit pas seulement un objet de recherche, mais aussi une manière de travailler et de penser ensemble.
Nous tenons à remercier chaleureusement toustes celleux qui ont contribué à ce numéro, parfois même dans les moments où les dates limites se chevauchaient avec les fins de session et que le temps vous filait entre les doigts. Merci aux auteur·rices pour leurs textes inspirants, aux correcteur·trice·s pour leur dévouement, et à toutes les personnes qui soutiennent cette revue, année après année.

À travers ce numéro, nous espérons vous offrir des pistes de réflexion originales sur la manière dont la (dé)construction façonne nos recherches et nos vies. Puissiez-vous, à votre tour, y puiser l’envie de construire ou de déconstruire un monde à votre image.
 

Bonne lecture,

Ju, Cath et Dom
L’équipe de Cahier d’école